Muv-Luv vient de se frayer un chemin sur les étals de nos revendeurs de jeux vidéo préférés, et en version physique sur PSVITA, s'il vous plaît. C'est donc l'occasion de se pencher de plus près sur ce titre, qui aura mis plus de 10 ans avant d'être traduit en Anglais !
Durant des années, les joueurs occidentaux ont étés sevrés de productions nippones. Pour pouvoir jouer à tous ces jeux atypiques, pour la plupart de niche, il fallait pratiquer la langue de Mishima et passer par l'import. Et ce n'est qu'à la fin de la génération PS360 que nous avons enfin commencé à voir sortir en masse ces titres exotiques sous nos latitudes. Malgré tout ça, il reste de très nombreux jeux que nous n'avons pas eu la chance de découvrir. Muv-Luv fait partie de ceux-là. Ressuscité via un kickstarter, il était déjà disponible sur PC, et le financement participatif ayant été une franche réussite, le voilà qui débarque aussi sur PSVita. On peut le trouver seul mais aussi dans un coffret physique contenant deux jeux, Muv-Luv, mais aussi Muv-Luv Alternative, la suite, parue le même jour.
Harem manga
Un peu comme pour la série Fate, Muv Luv se traîne une sacrée casserole. À la base, c'était un eroge, un visual novel coquin ! Mais le succès fut tel qu'après de multiples suites, une version édulcorée de tout contenu "adulte" a vu le jour, et s'est même frayée un chemin jusqu'à cette bonne vieille Xbox 360, alors spécialisée dans le jeu de niche au Japon. Pour y avoir joué à l'époque, il fallait soit comprendre le Japonais, soit être un chasseur de succès, puisque les 1000G pouvaient être scorés en très peu de temps. Muv-Luv est en réalité une trilogie, et sur la version qui nous intéresse aujourd'hui, deux volets sont présents : Muv Luv Extra, le premier, et Muv Luv Unlimited, le deuxième. Le troisième, Muv luv Alternative, est présent seul dans une seconde application, mais nous n'en parlerons que succinctement aujourd'hui. Pour un bilan très similaire, la durée de vie se trouve réduite par deux, forcément.
Muv-Luv est un visual novel tout ce qu'il y a de plus classique, ou le scénario évoluera en fonction de vos choix de dialogues. Vous êtes dans la peau d'un étudiant, qui partage son temps entre son école, la salle d'arcade et ses nombreuses interactions sociales avec les multiples nymphettes qui gravitent autour de lui. Si vous êtes familiers de séries comme Love Hina ou Vidéo Girl Aï, vous êtes en terrain connu. En effet, et c'est surtout vrai pour le premier épisode, un des enjeux majeurs de l'histoire sera de savoir avec quelle Waifu vous voulez tenter votre chance. Si le quotidien de nos protagonistes, avec leurs sessions de combats de méchas sur borne d'arcade est assez léger dans Muv Luv Extra, les choses deviennent plus sérieuses, et la guerre réelle, tout comme les affrontements, mais on aura encore à choisir l'élue de son coeur dans Unlimited.
So 90's !
Au programme, des grands classiques tels que l'amie d'enfance à qui on a juré fidélité, la voisine de classe, ou encore la voisine tout court. Il faudra bien évidemment, via ses choix, courtiser sa favorite, et éconduire les autres sous peine de se retrouver avec l'une des mauvaises fins du jeu... Une partie se termine en quelques heures, avec pas mal de choix à faire avant d'en voir le bout (environ 30 heures) et il faudra ensuite recommencer pour terminer le jeu et conquérir toutes les héroïnes. Mais les parties suivantes sont malheureusement assez répétitives, puisque hormis les événements liés à vos choix amoureux, le scénario suit quant à lui globalement toujours le même chemin. Vous l'aurez compris à la lecture de ces lignes, Muv-Luv possède une histoire vécue par nos personnages, plus légère dans Extra, et plus sombre dans Unlimited, ou une guerre à éclaté, mais les intrigues amoureuses y prennent une place prépondérante, et si vous y êtes allergique, mieux vaut passer votre chemin.
Un autre détail pourrait rebuter une poignée de joueurs : un design des personnages très années 90 ! Il faut vraiment aimer les vieilles coupes de cheveux géométriques caractéristiques de l'époque. Visuellement, et malgré des tenues de combat ultra suggestives, c'est clairement daté. Mais dans sa mise en scène, le jeu frappe très fort : De nombreux effets sont utilisés, tels que des zooms, de la perspective, des combats pas si mal animés, ou un travail plutôt important sur de petits détails qui n'apparaissent que peu de temps à l'écran. Des petites séquences animées sont même de la partie, ainsi que des passages chibi, avec des dessins super mignons pour les séquences plus comiques. Les combats de mécha, même dans leur version arcade dans Extra, sont eux aussi assez stylés. Clairement, le mélange fonctionne très bien, et se montre plus vivant et immersif que d'autre romans visuels bien plus récents. D'autres petits détails finissent d'achever un tableau assez positif, avec la présence des onomatopées anglaises et japonaises, des textes en anglais (mais aussi en japonnais) et les doublages nippons d'origine. Plus de 10 ans après sa sortie au Japon, on ne boude pas notre plaisir.